Pour booster la voiture électrique, le groupe Bolloré veut investir 150 millions dans le déploiement rapide de 16 000 bornes de recharge sur l’ensemble du territoire français.
Et si on changeait de braquet ? En France, comme ailleurs, le marché de la voiture électrique patine : certes, les ventes d’utilitaires légers a progressé en France l’an dernier (+42%), plus encore pour les véhicules hybrides (+60%), mais ces achats restent, en grande majorité, le fait des collectivités ou des entreprises, et la part de l’électrique (hybrides compris) reste une goutte d’eau dans la volume globale des immatriculations (à peine 3%). La fameuse Zoé de Renault, qui cible les particuliers, s’est écoulé à 5 500 exemplaires en France courant 2013 (10 000 en Europe), soit 5 fois moins que les objectifs fixés par le constructeur hexagonal. Selon les premières estimations, 9 000 véhicules électriques auraient été vendus depuis le début de l’année 2014 (0,5% du total).
Réticence des collectivités locales
Le groupe Bolloré, qui commercialise sa Bluecar dans le cadre des systèmes d’autopartage urbain Autolib, mis en place à Paris et à Lyon, parie sur le déploiement d’un fort réseau national de points de recharge pour « rassurer » le grand public et les inciter à investir dans l’énergie propre. Seules 5 000 bornes publiques sont aujourd’hui disponibles sur l’ensemble du territoire français. Là aussi, on est loin des objectifs gouvernementaux qui en prévoyaient 75 000…en 2015.
Aujourd’hui, Vincent Bolloré souhaite investir 150 millions d’euros pour installer 16 000 bordes d’ici à 2017 afin de compenser la frilosité des collectivités qui rechignent à investir dans ces nouvelles technologies. Pour info, ce programme doit répondre aux exigences d’une directive européenne qui réclame un plan national de déploiement qui doit porter à 97 000 le nombre de points de charge publics en France d’ici à 2020.
La loi sur la transition énergétique porté par la ministre de Ségolène Royal ambitionne, elle, d’atteindre 7 millions de bornes en 2030. Mais on a vu ces dernières que des chiffres à la réalité, il y a une grosse marge qui se révèle, pour certains, insurmontable.