Le mouvement est en marche. De plus en plus d’entreprises confient leur système informatique à des hébergeurs de manière à externaliser la gestion des infrastructures serveurs. Plus simple, moins coûteuse en maintenance et plus sécurisée, l’externalisation répond aux problématiques des entreprises actuelles qui ont besoin de se recentrer sur leurs enjeux métier.
Mais comment choisir son hébergeur ? Au-delà des critères de connaissance métier, de tarif, d’accompagnement, nous sommes en droit de nous interroger sur la capacité de ces entreprises à développer une démarche écoresponsable, dans la mesure où les datacenters sont des entités fortement consommatrices d’énergie.
Voici donc 3 critères qui vous permettront de détecter un hébergeur écoresponsable.
L’engagement HQE de l’hébergeur : le bâtiment est-il éco conçu ? (critère 1)
L’engagement HQE représente la capacité d’une entreprise à mettre en place une démarche de Haute Qualité Environnementale. Celle-ci vise à limiter le plus possible l’impact de la structure sur son environnement interne et externe.
La certification HQE intervient sur deux volets :
– L’écoconstruction des bâtiments : la relation harmonieuse de la structure avec son environnement immédiat, le choix intégré des procédés et produits de construction, la faible nuisance des chantiers, …
– L’éco-gestion : la gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets d’activité, de l’entretien et de la maintenance, …
S’agissant des datacenters, l’objectif est de garantir une construction et un fonctionnement de bâtiment respectueux de l’environnement. Cette certification regroupe ainsi 14 cibles regroupées dans différents groupes, dont notamment :
– Les cibles d’éco-gestion (Les eaux de pluie sont-elles récupérées pour un usage interne ? Les calories émises par les serveurs sont-elles récupérées pour chauffer les bureaux ? Des cold-corridor ont-ils été installés de manière à limiter la consommation de climatisation dans l’ensemble du bâtiment ?) ;
– Les cibles de santé (qualités sanitaires des espaces, de l’air, de l’eau).
Assurez-vous donc que l’hébergeur pour lequel vous optez dispose de la certification HQE, ce qui, dans un premier temps, vous indiquera l’intérêt que porte le fournisseur à l’écologie.
A titre d’exemples, des sociétés d’hébergement comme Openhost, hébergeur à Nantes ont fait le choix d’exploiter des datacenters HQE, en partenariat avec NeoCenter Ouest.
La consommation énergétique du datacenter (critère 2)
Cet aspect est un enjeu de taille pour un centre de données. Ce type de bâtiment a une consommation électrique très élevée : consommation des machines, des lumières, de la climatisation, des circuits de batteries, des onduleurs… Comment optimiser le fonctionnement de tous ces éléments de fonctionnement ?
Au-delà des serveurs qu’il abrite, une part importante de la consommation énergétique d’un datacenter provient de ses systèmes de refroidissement, dont le but est de maintenir les équipements dans une plage de température optimale. Les datacenters doivent donc pouvoir optimiser ce processus grâce à des procédés tels que :
o L’installation en cold-corridors ;
o L’orientation et cloisonnement des flux d’airs dans le faux plancher pour une allocation plus intelligente du froid ;
o La récupération des calories émises par les serveurs pour chauffer les bureaux ;
o La peinture de toit réfléchissante ou encore les filtres UV sur les vitrages.
Car au-delà de l’enjeu écologique, il y a également un enjeu économique à optimiser les dispositifs de dépense énergétique !
L’efficacité énergétique des équipements et leur recyclage (critère 3)
Le choix du type d’investissement est également un critère important dans la politique d’achat de l’hébergeur : prend-t-il en compte les critères écologiques (écoconception, consommation d’énergie durée de vie, labels) lors de l’achat de nouveaux équipements ? A titre d’exemple, il existe des labels ou des guides d’achat vert pour certains éléments :
– Les serveurs avec le label Energy Star (Il s’agit de mesurer le rendement électrique des blocs d’alimentation, leurs durées de vie et conditions de retraitement. Un axe à étudier précisément : le processeur. Si celui-ci dispose d’une architecture innovante, il permettra d’apporter des avancées significatives en termes d’économies d’énergie : Intel est en l’occurrence une marque assez reconnue pour proposer ce type de modèle).
– Le refroidissement : la climatisation est-elle écologique ?
– Les équipements réseau
– L’éclairage : est-il basse consommation ?
Les équipements serveurs et réseaux doivent être sélectionnés avec le plus grand soin car leur impact environnemental ne se limite pas à leur consommation énergétique, au cours de la période d’utilisation… En effet, une part importante de celle-ci se situe au moment de sa fabrication. Un repère facile peut être utilisé : tant que l’écart d’efficacité énergétique des produits utilisés reste raisonnable face aux nouveaux produits du marché, les équipements peuvent être alors réalloués à des projets moins exigeants en termes de performance ou revendus (exceptés les disques qui sont détruits pour des raisons de sécurité).
Enfin, le dernier point qui ne doit pas être négligé : le recyclage. Lorsqu’un équipement arrive en fin de vie, un programme de recyclage doit être mis en place de manière à assurer le retraitement des éléments polluants.
Voici donc les principaux points de vigilance à analyser si vous souhaitez travailler avec des fournisseurs d’hébergement écoresponsables. Les mots-clés à retenir : écoconception, équipements à faible consommation et faible consommation énergétique du bâtiment !