Bouclé par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, le projet de Loi sur la transition énergétique va être validé ce mercredi par le gouvernement. 10 milliards d’euros seront investis en trois ans.
Six ans après la tenue du Grenelle de l’Environnement, la France va-t-elle enfin amorcer son grand tournant vert ? C’est évidemment beaucoup trop tôt pour le dire : la grande loi sur la transition énergétique présentée ce mercredi en Conseil des ministres par Ségolène Royal, est, pour certains, une usine à gaz. Pour d’autres, c’est un premier pas vers l’économie du futur, en phase avec les enjeux liés au réchauffement climatique.
Plus concrètement, il s’agit de réduire le poids de facture énergétique en France (67,8 milliards d’euros) en encourageant les filières alternatives fondées sur l’exploitation de ressources renouvelables. Vu l’état actuel du secteur, photovoltaïque notamment, cela nécessitera beaucoup d’argent et la mise en place d’une stratégie intelligente.
Le projet de loi s’appuie sur des objectifs chiffrés mais très étirés dans le temps : réduction de 50% de la consommation d’énergie d’ici à 2050, baisse de 30% de l’exploitation des énergies fossiles jusqu’en 2030, et doublement, à la même échéance, des techniques fondées sur l’usage des ressources renouvelables (de 13,7% à 32%). Le texte fixe également un « facteur 4 » sur le taux d’émission de CO2 qu’il compte diviser par quatre d’ici à 2050.
Quel avenir pour la centrale nucléiare de Fessenheim ?
Voilà pour la cadre général. Les 10 milliards d’euros prévus sur trois ans serviront à financer la rénovation de 500 000 logements par an, le développement de transports propre dans les villes via des commandes publiques et la création d’une prime de conversion pour les particuliers, le lancement d’un plan national de méthanisation. 10 000 emplois sont annoncés sur le long terme.
Concernant le nucléaire, l’objectif reste bien d’en faire passer la part de 75% à 50% dans la production électrique, mais la fermeture de la centrale de Fessenheim (Alsace), pourtant promise par François Hollande durant sa campagne électorale, n’est pas mentionnée dans la Loi. Son sort ne relèvera pas de la seule autorité de l’Etat, mais devra être réglé par EDF tenu de respecter le plafonnement de la puissance du parc nucléaire à 63,2 gigawatts. Rappelons qu’en 2016, l’EPR de Flamanville entrera en service, ce qui devrait impliquer l’arrêt d’autres réacteurs, afin que le seuil fixé par nouvelle réglementation ne soit pas dépassé.