Selon le Secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier, la SNCF ne s’est pas trompée dans la commande des 2000 rames de TER qui se sont révélées trop larges pour entrer dans 1 300 quais de gares françaises. Une manière d’accuser RFF qui s’occupe de la gestion des infrastructures.
Le service ferroviaire français est, depuis la semaine dernière, au cœur d’une polémique qui prêterait à rire s’il ne coûtait pas aussi cher : pour résumer, 3 000 nouveaux TER (Trains Express régionaux) ont été commandés par la SNCF, mais ceux-ci, en raison de mensurations inadaptées, sont impropres à la circulation dans plus de 1 300 gares françaises dont les quais, devenus trop petits, devront être rabotés pour l’occasion. Coût de l’investissement : 50 millions d’euros pour les optimistes, mais jusqu’à 300 millions d’euros selon une estimation, beaucoup plus catastrophiste, établie par l’ancien ministre des Transports Dominique Bussereau.
C’est bien la SNCF qui a passé commande de ces trains, mais c’est Réseau Ferré de France (RFF), gestionnaire des infrastructures ferroviaires (rails et gare), indépendant de la SNCF mais sous la tutelle de l’Etat, qui a fourni des données erronées aux fabricants des TER.
Selon le Secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier, la bourde relève bien de la responsabilité du second, la SNCF n’ayant, à ses yeux, « pas commis d’erreurs dans les commandes ». Le rapport de l’enquête interne remis ce lundi ministère, révèle d’ailleurs des dysfonctionnements entre les deux entités que sont la SNCF et RFF, et pointe le manque d’homogénéité dans les configuration des gares dont RFF a reconnu qu’il ne connaissait pas, « au centimètre près », la largeur des quais.
Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent au sein des exécutifs et dans la filière ferroviaire afin que la SNCF et RFF soit désormais réunis en une seule et même entité afin d’éviter, à l’avenir, des prises de décisions grotesques, fruits d’une concertation défaillante. En attendant, Frédéric Cuvillier a précisé que toutes les commandes de trains soient désormais conditionnées à des études sur leur impact pour les voies et les gares.