La ministre de l’Ecologie a ordonné au Préfet de l’Isère d’interdire l’importation de 9 000 tonnes de déchets très toxiques à Salaise-sur-Sannes où ils devaient être incinérés.
A Salaise-sur-Sanne (Isère), où est installée une importante usine d’incinération, une association de riverains s’est constituée pour dénoncer l’arrivage prochain d’une cargaison de « 9 000 tonnes de déchets très toxiques contenant des extraits d’hexachlorobenzène », un composé chimique notamment utilisé comme plastifiant et insecticide, et reconnu cancérigène pour l’homme et les animaux.
En provenance d’Australie, ces déchets devaient être transférés en France pour être détruits dans l’usine iséroise, gérée par Tredi (groupe Séché Environnement). L’entreprise Orica (Melbourne), spécialisée dans la fabrication de produits chimiques, d’explosifs et de peinture, avait d’ailleurs déposé une demande en ce sens auprès des autorités françaises.
Le pire polluant au monde
Mais Ségolène Royal compte faire barrage « au nom du principe de précaution », estimant qu’une telle opération comporte « des risques de pollution marine en cas d’avarie du navire pendant le transport ».
A ceux qui lui reprocheront d’avoir privé Tredi d’un marché important avec l’Australie, la ministre répondra sans doute, comme elle l’a fait aujourd’hui devant la presse, que « si les technologies de traitement françaises sont performantes, elles peuvent tout à fait être exportées ».
Le Danemark et l’Allemagne auraient, selon l’association Vivre Ici Vallée du Rhône Environnement (Vivre), également «refusé l’importation de ce produit chimique», répertorié comme un des pires polluants au monde, et « interdit en Europe depuis 1981 ».
En mai dernier, la société Tredi, satisfaite d’avoir remporté le marché d’Orica, avait tenté de rassuré tout son monde, riverains et associations, en précisant que « l’acheminement de ces 9 000 tonnes de déchets » se ferait dans les règles édictées par la Convention de Bâle et la Convention de Stockholm sur le transport des produits dangereux.