Apparu en 2002 suite à la déréglementation du marché de l’électricité mettant fin au monopole d’EDF, Poweo, premier fournisseur alternatif d’énergie, a annoncé qu’il cédait ses activités de production à son actionnaire de référence.
Le pari était-il trop risqué pour Poweo ?
Apparu sur le marché de l’énergie au début des années 2000, alors que la déréglementation du marché de l’électricité et du gaz venait d’être engagée, d’abord pour les industriels, ensuite pour les particuliers (2007), Poweo s’est engouffré dans la brèche ouverte par la privatisation d’EDF pour se poser en fournisseur alternatif crédible.
Dix ans plus tard, le constat d’échec s’avère cinglant puisque le groupe, en proie à de graves difficultés financières (une perte opérationnelle de 40 à 50 millions d’euros est envisagée pour 2010) vient d’annoncer son intention de céder sa branche production pour un montant de 120 millions d’euros à son actionnaire de référence, l’autrichien Verbund, qui détenait jusqu’alors 40% de son capital.
Pour Charles Beigbeder, patron de l’opérateur, cette opération est « la seule solution pour survivre » puisqu’elle devrait permettre de générer les ressources financières nécessaires à l’exploitation du groupe Poweo.
Ce virage stratégique intervient à quelques mois de la mise en oeuvre effective de la réforme du marché de l’électricité, dite NOME (nouvelle organisation du marché de l’électricite).
Ce nouveau cadre juridique obligera EDF à céder jusqu’à 25 % de la production de ses centrales nucléaires à ses concurrents pour stimuler la concurrence entre les opérateurs privés, perspective qui annonce immanquablement une nouvelle guerre des prix.