L’ application de l’écotaxe, redoutée et très contestée en Bretagne, ne sera pas pour 2014 : le premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé aujourd’hui la suspension du dispositif.
La fin d’un impôt imbécile et tué dans l’oeuf ? Non, car l’écotaxe, qui fait l’objet d’une vive contestation en Bretagne, n’a pas été supprimée mais « suspendue », a annoncé Jean-Marc Ayrault, jugeant que « la confrontation devait désormais faire place au dialogue » dans l’attente d’une mise en application ultérieure.
Il faut dire que rares sont les impôts à présenter un coût de recouvrement aussi lourd : l’installation partout en France des 150 portiques métalliques de « contrôle » par GPS a coûté à l’Etat quelque 650 millions d’euros. Certes, le projet d’écotaxe avait été voté par la droite suite au Grenelle de l’Environnement de 2009 mais il s’inscrit aujourd’hui dans un contexte de trop plein fiscal qui s’est traduit en Bretagne par des soulèvements dignes, dans l’esprit, des anciennes émeutes d’Ancien Régime contre l’impôt royal ou seigneurial.
L’écotaxe reste dans les cartons
Pour désamorcer la bombe, le gouvernement a proposé, il y a encore quelques jours, de porter la détaxe à 50% en Bretagne afin d’amortir l’impact du nouvel impôt sur un territoire meurtri par l’effondrement de son secteur agroalimentaire. Mais, de son côté, la FNSEA demandait la suspension du dispositif, requête prise en compte par Matignon.
Rappelons que l’écotaxe devrait frapper les poids-lourds français et étrangers de plus de 3t sur l’ensemble du territoire afin d’encourager les transporteurs à trouver des modes d’acheminement alternatifs, par le rail ou par l’eau.
« L’écotaxe doit être corrigée, mais elle sera mise en œuvre, car elle est nécessaire » a souligné Jean-Marc Ayrault.