Dans un rapport, la cour des Comptes pointe le surcoût des biocarburants et met en doute leur efficacité énergétique.
La cour des Comptes vient de tirer un bilan des biocarburants, distribués en France sou forme de biodiesel (à base de tournesols et colza mélangé au gazole) et le bioéthanol (à base d’essence mélangée à de la betterave et des céréales).
Selon la juridiction, les biocarburants ont coûté, en cinq ans, quelque 3 milliards d’euros supplémentaires aux automobilistes utilisant le biodiesel ou le bioéthanol, un surcoût notamment lié à des prix de production plus chers. Dans le même temps, les différentes filières dédiées aux carburants vers ont reçu 2,25 milliards d’euros d’aide publique en cinq ans, facture réglée par les contribuables français.
Pire encore : le Cour des comptes va jusqu’à remettre en cause l’efficacité énergétique des ces biocarburants par rapport à un carburant classique. Un constat illustré par un cas concret : un plein de biocarburant permettrait ainsi de couvrir un nombre de kilomètres de 30% inférieur à celui d’un plein classique, ce qui, en raison d’un renouvellement plus fréquent, engendreraient une surconsommation (avec répercussion à la pompe) et un coût supplémentaire.
Ces conclusion de la Cour des comptes ont bien évidemment créé des remous dans la filière des bio. Citons la réaction du groupe Sofiprotéol, spécialiste des biodiésels à propos du surcoût induit par la production verte. Selon lui, le surcoût pour le consommateur « est inférieur aux variations de prix observées d’une pompe à une autre, qui peuvent atteindre 10 centimes le litre ». De même, la filière du bioéthanol estime que la « concurrence bénéficie aux consommateurs » et souligne les importantes recettes fiscales supplémentaires pour l’Etat.