C’est la proposition qu’a fait, ce vendredi, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier qui annonce un réajustement dispositif en avril prochain.
L’opinion publique a peut-être oublié l’écotaxe, mais pas les transporteurs, ni certains opposants bretons qui ont endommagé un nouveau portique routier le 24 janvier dernier sur la commune de Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine).
Sous la pression des « bonnets rouges » en octobre dernier, le gouvernement avait suspendu et reporté l’écotaxe sine die. Elle pourrait finalement être remise sur le tapis dès cette année. C’est en tout cas le message qu’a semblé faire passer le ministre des Transports Frédéric Cuvillier à l’occasion d’une interview donnée sur BFM TV, dans laquelle il a jugé « souhaitable » l’application de l’écotaxe « avant la fin de l’année 2014 ».
Un millions d’euros de dégâts
Il a même esquissé un calendrier : « Dès que les parlementaires auront rendu en avril leur rapport d’information, nous nous baserons sur ses conclusions pour, avec le Premier ministre, ajuster le dispositif ».
Rappelons qu’à l’origine, l’écotaxe devait frapper les camions de plus de trois tonnes qui empruntent les axes payants. Leur contrôle s’opérerait au moyen des fameux portiques munis de récepteurs radio chargés de détecter la présence de compteurs GPS dans les poids lourds. L’impôt devait être calculé en fonction des distances parcourues et de leur niveau de pollution.
En Bretagne, la mise en place de l’écotaxe avait déclenché un vent de fronde qui s’inscrivait dans le contexte de crise liée à la liquidation de plusieurs sites agroalimentaires, dont les abattoirs Gad à Lampaul-Guimiliau (Finistère).
Le démontage d’une dizaine de portiques ainsi que les dégâts occasionnés aurait coûté près d’un million d’euros à l’Etat.
« Aujourd’hui, tel quel, le dispositif n’est pas compris » a confirmé le ministre des Transports, martelant au passage que l’écotaxe est nécessaire « si nous souhaitons financer les infrastructures et avoir des réseaux de transport efficaces ».