La conférence de Copenhague n’a pas permis la rédaction d’un accord avec des engagements précis et chiffrés des différents dirigeants de la planète. Les dirigeants européens sont appelés à rendre un engagement écrit d’ici fin janvier et les entreprises s’inquiètent de voir un objectif de réduction des émissions de -30% adopté pour l’Europe seulement, ce qui porterait un sérieux coup à leur compétitivité.
Un accord politique, consensuel, sans contrainte ni objectifs chiffrés. Voilà à quoi ont abouti les deux semaines du Sommet de l’ONU sur le climat qui s’est tenu à Copenhague du 7 au 18 décembre dernier.
L’ambition des dirigeants européens pour ce rendez-vous était de faire évoluer le niveau de leur objectif de réduction d’émission de gaz à effet de serre de -20% à -30% en cas d’accord satisfaisant. Un objectif qui s’entend d’ici 2020 et par rapport aux niveaux d’émission de 1990.
La conférence a abouti à un accord dépourvu d’objectifs précis pour l’ensemble des pays industrialisés, mais les pays européens ont jusqu’au 31 janvier pour remettre leurs propositions d’engagement par écrit et du côté des entreprises, l’inquiétude gagne.
Les entreprises européennes craignent en effet de voir les dirigeants de leurs pays les enferrer dans un cadre trop contraignant au détriment de leur compétitivité.
Les représentants de la sidérurgie européenne se sont déjà manifestés, demandant à l’Union Européenne de s’engager à ne pas relever la barre des objectifs de réduction des émissions à -30%.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a exprimé quant à elles la déception et les craintes des chefs d’entreprise français au micro d’Europe 1 (21 décembre) : « Les grandes entreprises et moyennes sont d’autant plus déçues qu’elles ont des engagements contraignants, qu’elles ont acceptés, et il va y avoir un déficit, un handicap de compétitivité par rapport à des entreprises d’Asie ou d’Amérique du sud ».
Car en effet, au sujet de l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, les dés semblent définitivement jetés pour la France : à propos de l’objectif -30%, Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Ecologie a déclaré au Figaro (21 décembre) : « nous espérons que ce sera la position commune de l’Europe. La France, en tout cas, s’y est engagée ».