Le péage transit poids-lourds qui devait remplacer l’écotaxe a été suspendu « sine die » par la ministre de l’Ecologie, précisant que sa priorité était de « prélever les sociétés d’autoroute ».
Le second projet d’écotaxe n’aura pas fait long feu. Présenté l’été dernier comme un péage transit poids-lourds, plus « light » que le premier dispositif contesté si durement par les bonnets rouges bretons, il n’en a pas moins suscité de vives oppositions dans les rangs des transporteurs. Pour apaiser les tensions, la ministre Ségolène Royal a donc préféré remettre aux calendes l’application de ce nouveau système, décision qu’elle a justifiée en mettant en avant les contraintes qu’il aurait fait peser sur les entreprises concernées, déjà pénalisées par des « difficultés économiques »: « les transporteurs devaient changer totalement leur matériel informatique et ils ont alerté sur le fait qu’il fallait aussi équiper tous les camions et que ça représentait un coût » a-t-elle expliqué.
Le retour de la vignette ?
Ce nouveau péage devait rapporter 550 millions d’euros à l’Etat, soit moitié moins que ne le prévoyait la première écotaxe, retirée fin 2013.
Cet argent, Ségolène Royal espère le récupérer en taxant les profits réalisés par les sociétés d’autoroute qui, selon la ministre, ont redistribué « 15 milliards de dividendes depuis leur privatisation » en 2006. Début septembre, un rapport publié par l’Autorité de la Concurrence annonçait des chiffres d’affaires en hausse de +26% dans le secteur.
« Ma priorité reste le prélèvement de ces bénéfices » a souligné S. Royal, avant d’annoncer son intention de mettre toutes les parties prenantes autour de la table afin de « mettre à plat les flux des sources de financement… te trouver des solutions. Certains ont évoqué la vignette… on ne va pas faire les choses dans la précipitation ».