« Wall Street pense que Twitter est un échec parce qu’il ne permet pas de générer des profits aux actionnaires (…) Voilà pourquoi Twitter est en vente et le risque est réel que le nouveau propriétaire ruine notre plate-forme chérie avec une poursuite restreinte au profit », avançait une pétition sur change.org, signée par plus de 3.500 personnes, et soutenant que le projet de transformer Twitter en coopérative détenue par ses membres n’est pas une idée farfelue.
Pour rappel, l’Associated Press, créée en 1846, est l’un des plus vieilles coopératives du monde. Ce modèle, garantissant une gestion désintéressée par son organisation en société coopérative d’intérêt collectif, fait florès ces derniers temps aux Etats-Unis et en France.
Si la start-up américaine pionnière du financement participatif Kickstarter a changé de structure juridique pour devenir une entreprise à bénéfice public, cela interpelle. La start-up n’aura pas uniquement comme objectif d’amasser des profits mais s’attachera à réaliser des objectifs sociaux. Ses dirigeants ne seront pas, par exemple, rémunérés plus de 5 fois le salaire de leurs employés.
Trois exemples en Loire-Atlantique
En Loire-Atlantique, trois projets attirent également l’attention.
En effet, lancée en novembre 2016, la Coopérative de Pompes Funèbres de Nantes s’est orientée vers le modèle coopératif, comme son nom l’indique, en s’inspirant des initiatives québécoises dans le domaine. Les membres de la coopérative sont tous propriétaires de l’entreprise et bénéficient d’une ristourne de 10% sur les prestations obsèques. Avec ce modèle, l’idée est de placer l’économie au service des personnes et non l’inverse. La Coopérative n’est plus un marchand de cercueils, mais conseille et accompagne sans logique de tout profit.
Et, dans les Échos du 3 mai 2017, c’est au tour de la plateforme de réservation touristique Fairbooking, qui se veut une alternative aux centrales de réservation ou Online Travel Agencies (OTA) comme Expedia et Booking, de s’orienter vers un modèle coopératif. Le site, qui compte plus de 3 400 établissements adhérents, compte lever 1 million d’euros pour passer à la vitesse supérieure et élargir son cercle de métiers, en formant une boucle de circuit court entre les acteurs. De statut associatif, le projet passera sous statut Scic, c’est-à-dire une société coopérative, comme la Coopérative Funéraire de Nantes ou le transporteur Titi Floris, également présent à Nantes.
Est-ce que le capitalisme se transforme à la marge ou assistons-nous à une prise de conscience des nouveaux entrepreneurs, qui ne veulent plus être seulement des marchands du temple et cherchent à donner du sens à leurs projets d’entreprise ?
Comme le souligne le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz dans une tribune aux Échos, « il faut changer le capitalisme » car « la seule vraie prospérité durable est une prospérité partagée ». Gageons que d’autres initiatives naissent …