Ségolène Royal devra prendre son mal en patience : son projet de loi sur la transition énergétique ne sera soumis aux parlementaires qu’à la fin du deuxième trimestre 2015.
La transition énergétique est encore une notion abstraite pour beaucoup de français. Pour la rendre palpable et plus accrocheuse, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal avait, en avril dernier, assuré que cette réforme permettrait de créer 100 000 emplois en trois ans, grâce à l’application tous azimuts, de mesures visant à stimuler la « croissance verte ».
Las, ces nouvelles vannes, dont on ignore encore le véritable potentiel, ne seront pas ouvertes, au mieux, avant 2016. L’examen parlementaire du texte ne devrait débuter que dans un an. Ainsi en a décidé l’Elysée, au grand dam de Ségolène Royal qui, depuis son arrivée au sein du gouvernement, souhaite aller vite.
Réduction des émissions de CO2
L’objectif phare, et le plus connu, de ce projet de loi, celui qu’avait fixé François Hollande pendant la campagne présidentielle, doit réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025. Cela passera par un renforcement des techniques d’exploitation des ressources renouvelables (éolien, photovoltaïque…) qui devront représenter 32% de la fabrication d’énergie en 2030, dont 40% dans le domaine électrique. Au même horizon, le gouvernement ambitionne de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre.
Mais le projet est bâti sur des fondations plus vastes issues de longues réflexions sur les enjeux de la transition énergétique, dont certaines, par leur complexité et la révolution des mœurs qu’elle suppose, seront de longue haleine : le développement d’une économie circulaire moins dispendieuse en énergie, la mise en place progressive d’une agriculture responsable plus respectueuse de l’écosystème, la réduction des inégalités environnementales, la promotion de techniques innovantes…