A l’occasion de la signature de la Déclaration pour le climat, les maires des grandes villes européennes prévoient de grouper leurs achats verts. L’objectif est d’inciter les industriels à développer des offres de technologies sobres en carbone.
Le rôle prépondérant des villes dans la lutte contre le réchauffement climatique
Les villes concentrent aujourd’hui la moitié de la population mondiale et contribuent à 70% des émissions de gaz carbonique de la planète
Elles représentent donc à la fois le lieu et la source du problème. Pour Anne Hidalgo, Maire de Paris et co-organisatrice de la Déclaration pour le climat, « les maires (…) ont un pouvoir réel et sont pleinement conscients de la nécessité d’agir rapidement. Il leur incombe la responsabilité majeure de mener la transition écologique et énergétique ».
Premier objectif de la Déclaration pour le climat : réduire les GES
La Déclaration des Maires européens pour le Climat, adoptée le 26 mars 2015 à main levée et à l’unanimité par les représentants des capitales et des grandes villes de l’Union européenne, prévoit notamment :
– une réduction d’au moins 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ;
– une augmentation « significative » de la part des énergies renouvelables ;
– la réduction de la consommation énergétique.
Pour aller plus loin : encourager l’offre de technologies sobres en carbone
Les représentants des grandes villes européennes s’engagent également « à utiliser les investissements publics municipaux pour encourager, à l’échelle européenne, les filières sobres en carbone ».
Il s’agit en d’autres termes de mutualiser les commandes publiques, comme le permet la directive européenne du 26 février 2014 sur les marchés publics. Objectif : encourager les entreprises à développer leur offre de technologies propres.
Paris, Bruxelles et Rome préparent déjà des commandes communes :
– L’acquisition de bennes à ordures ménagères de 12-16 tonnes. Chaque année, Paris achète 30 nouvelles bennes à ordures au gaz naturel, ce qui représente un coût d’environ 4,5 millions d’euros. La mutualisation des achats entre les villes doit permettre d’obtenir un effet d’échelle.
– La commande de véhicules municipaux électriques ou hybrides.
De futurs achats groupés devraient concerner la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, le remplacement des sacs plastiques par des plastiques biodégradables, etc.
Un projet d’achats groupés au niveau mondial
L’initiative séduit également les grandes métropoles mondiales. Ainsi, en mars dernier, Eduardo Paes, maire de Rio, a lancé un programme d’achats groupés avec les membres du C40 (grandes métropoles mondiales engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique).
D’autres initiatives des villes, à l’échelle tant européenne que mondiale, sont attendues d’ici la fin de l’année dans le cadre de la 21ème Conférence mondiale sur le climat (Cop 21).
En savoir plus :
– Le critère du développement durable dans les marchés publics : un atout pour les PME
– Innover dans la commande publique environnementale