Le nouveau record de consommation d’énergie enregistré cette semaine souligne la dépendance des entreprises et des ménages français aux systèmes de chauffage électriques.
Même au pays du nucléaire, l’électricité a ses limites. La vague de froid qui sévit depuis maintenant quinze jours sur la France, l’a démontré.
Pour faire face aux pics de consommation, la France a dû importer de l’électricité, en masse : un volume total de 8 000 MW, dont 1 700 MW en provenance d’Allemagne qui a pourtant fermé des centrales nucléaires en 2011 !
Il faut dire qu’au plus bas des températures relevées mardi (une moyenne de -10°C au-dessous des normales saisonnières), les abonnés ont, à l’heure de pointe (19 heures), consommé 100 500 MW d’électricité, pulvérisant le précédent record du 15 décembre 2010 (96 710 MW).
En outre, la France compte deux points sensibles, en Bretagne et en région PACA, deux « péninsules » situées en bout de ligne du réseau électrique national, où la consommation, en période de pics, est supérieure à la capacité de production.
Ces déséquilibres, criants en cas de températures hivernales exceptionnellement froides, peuvent paraître aberrants dans un pays qui produit 80% de son électricité via sa filière nucléaire, présentée comme le fleuron de son indépendance énergétique.
Mais surtout elle met à jour des défaillances dans le mode de consommation de l’énergie électrique : en France, quand le thermomètre baisse d’un degré ; la consommation grimpe de 2 300 mégawatts (+ 600 MW au Royaume Uni par exemple). La raison ? La forte dépendance des français, particuliers comme entreprise, au chauffage électrique dont 31% des logements individuels et collectifs sont équipés aujourd’hui (80% dans les logements neufs).