Selon une étude de la Confédération générale du Logement (CGL), la facture d’eau fait le grand écart entre les grosses agglomérations et les petites communes. Qui s’en sort le mieux ?
Contrairement aux prix de l’électricité, la question du coût de l’eau, qui relève des municipalités, pèsera lourd dans les débats électoraux à venir.
Avec son enquête sur le prix moyen de l’eau en France, l’association de consommateurs Confédération générale du logement (CGL), met, à sa façon, les pieds dans le plat. Que révèle son étude ? D’abord que le m3 d’eau s’élève, sur l’ensemble du territoire français, à 4,15 euros. Un chiffre dans lequel peu de particuliers et d’entreprises se reconnaîtront, tant il paraît inférieur au « vrai » montant de leur facture. Il faut dire que les disparités entre les territoires sont fortes, très fortes. C’est justement le deuxième constat de l’enquête menée par la CGL : d’une ville à l’autre, la différence des coûts peut varier du simple au triple et même au-delà au sein d’un même département.
Quels sont les prix par dépertament ?
L’eau flambe notamment dans la Morbihan (5,12 euros en moyenne), mais aussi dans le Lot-et-Garonne (5,49 euros), le Tarn-et-Garonne (5,72 euros), le Lot (5,18 euros) et l’Ardèche (5,50 euros). Les territoires les moins chers seraient la Haute-Vienne (2,92 euros), le Gard (2,86 euros), les Vosges (2,89 euros) ou encore les Pyrénées Orientales (2,85 euros). Mais ces moyennes départementales reflètent peu les réalités d’un autre terrain : celui qui sépare les grosses villes qui ont les moyens de contrôler la gestion de leur eau, des villes moyennes, des petites communes, jusqu’aux villages qui doivent faire appel au service du marché privé.
La CGL constate ainsi que « les petites villes payent souvent leur eau plus chère que les grandes agglomérations ». Quant aux villages, ils sont pénalisés par la faible marge de négociation qu’ils ont avec les grands distributeurs.
En Ile-de-France, l’eau est, par exemple, plus chère à Suresne (4,24 euros) qu’à Paris intra muros (3,01 euro).
Rappelons qu’en 2010, la capitale avait réinstallé une Régie municipale pour gérer son eau et ainsi se délester des charges induites par l’exploitation de son réseau par les grosses entreprises privées du secteur, Veolia et Suez. Une opération qui s’est traduite par une baisse de 8% de ses tarifs en trois ans.
Beaucoup d’autres grosses agglomérations françaises, comme Rennes et Nice, souhaitent aujourd’hui tenter la même expérience, quand d’autres, à l’instar de Marseille, négocient des baisses de traifs auprès de Suez et Veolia.
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