Le gouvernement compte toujours appliquer l’écotaxe poids lourd au 1er janvier 2014. Quitte à alléger le dispositif dans certaines zones géographiques. Une manière de répondre à la colère des professionnels bretons.
Le gouvernement a beau marteler que l’écotaxe est le fruit d’une décision votée par la précédente majorité parlementaire (suite au grenelle de l’Environnement), il compte bien maintenir son entrée en vigueur, toujours prévue au 1er janvier 2014.
Il faut dire que les désormais fameux portiques métalliques, installés le long des routes et destinés à vérifier, au moyen de récepteurs radio, si les poids lourds sont bien équipés du boîtier GPS réglementaire, sont prêts à fonctionner. Leur déploiement (150) a coûté la bagatelle de 650 millions d’euros à l’Etat. L’écotaxe devrait générer une recette de 1,2 milliard.
En Bretagne comme ailleurs, l’entrée en vigueur d’un tel dispositif est vécu comme un nouveau frein à la compétitivité. Les transporteurs et agriculteurs bretons, déjà plombés par une série noire dans la filière agroalimentaire, l’ont fait savoir ce week-end en menant des opérations coup de poing, tous coiffés d’un bonnet rouge rappelant les jacqueries, ces soulèvements anti-fiscaux d’Ancien Régime.
Ecotaxe : une détatxe mais pas d’ajournement
En réponse, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a fait des proposions ce lundi à Matignon visant à soutenir la filière agroalimentaire bretonne contre la concurrence internationale. Un projet de détaxe à 50%, comme celle qui existe sur le lait, est également à l’étude.
« La Bretagne est une région périphérique, où les distances pèsent plus lourd qu’ailleurs » avait reconnu le premier ministre Jean-Marc Ayrault le 17 octobre dernier, « L’Etat a déjà accordé une réduction de 50% du montant de cette écotaxe et exclu du réseau taxé la route nationale 164 qui est l’axe vital de la région pour le secteur agroalimentaire ».
De son côté, le président de la FNSEA Xavier Beulin demande, non pas « la suppression mais un report de deux ans » de l’écotaxe, le temps que le secteur agroalimentaire se redresse.