Partie de Bretagne, la colère des manifestants anti-écotaxe fait tache d’huile et s’est étendue dans le Nord et le département des Landes. Au total, onze bornes et quatre portiques ont été mis à terre.
Alors que la polémique enfle sur les modalités du contrat passé entre l’Etat français et le consortium italien EcoMouv’ chargé de la collecte de l’écotaxe, plusieurs manifestations se sont traduites par la destruction des portiques routiers qui, au moyen de récepteurs radio, devaient contrôler la mise en conformité des poids lourds soumis au nouvel impôt.
Malgré le retrait de cette mesure fiscale, les manifestants bretons ont poursuivi la lutte dimanche dernier, jusqu’à incendier une structure à Lanrodec entre Rennes et Lorient, la quatrième en moins d’une semaine. La contestation s’est étendue, le même jour, dans le département du Nord où un portique installé sur une route nationale a été mis à terre.
Un portique coûte en 500 000 heures et un million d’euros
Lundi soir, c’est une borne écotaxe située près de la commune de Losse (Landes) qui a été brûlée, portant à onze le nombre total de ces dispositifs détruits en bord de route depuis le début de la contestation. A ce bilan s’ajoute les quatre portiques vandalisés en Bretagne, berceau de la colère portée par les désormais fameux « bonnets rouges ».
Rappelons que le déploiement de ces équipements ultra-modernes (mais très laids) a été confiée à une société privée italienne EcoMouv’ en vertu d’un contrat qui devait, en contrepartie, lui octroyer 20% du produit de l’écotaxe, en guise loyer. C’est cette modalité qui fait polémique aujourd’hui. Car, en plus de cette quote-part, l’Etat devra régler la note liée à l’installation des 173 portiques et 200 bornes, pour un montant global estimé à 1 milliard d’euros. Une très mauvaise affaire alors que l’écotaxe, reportée pour apaiser la colère des opposants bretons, ne rapportera rien en 2014.
Ce nouvel impôt devait également financer de grands projets ferroviaires ou la modernisation d’axes fluviaux ou maritimes.