Le gazole utilisé pour les moteurs diesel, dont les rejets ont été classés comme cancérogènes par l’organisation mondiale de la santé (OMS), pourrait être taxé plus lourdement.
En France, le diesel est une institution. 80% des automobilistes roulent au gazole et la technologie Diesel occupe 75% du parc automobile. Nos constructeurs nationaux, Peugeot et Renault, sont même les champions du monde dans cette catégorie de moteurs, avantagés depuis des décennies par une fiscalité plus douce.
Alourdir la taxe intérieur de consommation sur le gazole
Tout ce ci pourrait changer. Et se traduire par un rééquilibrage fiscal à la pompe qui rendrait inévitablement le gazole plus cher.
Aujourd’hui, le litre de gazole est taxé en moyenne à hauteur de 0,65 centimes d’euro contre 0,86 centimes pour les autres carburants.
C’est Christian de Perthuis, président du Comité sur la fiscalité écologique, dont une part servira d’ailleurs à financer le plan-compétitivité pour les entreprises, qui a considéré comme « inévitable » une nouvelle répartition des taxes en le diesel et l’essence : « On le fera » a-t-il dit, la question c’est à quel rythme et comment, comment on va faire passer la pilule ». Voilà qui est clair.
Le diesel classé cancérogène
L’enjeu est aussi sanitaire : en juin dernier, un organisme dépendant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé dans la catégorie des substances cancérogènes les particules fines émises avec les gaz d’échappement par les moteurs à combustion interne, type diesel. 42 000 personnes en seraient victimes chaque année.
Début novembre, c’est Louis Gallois, auteur du rapport sur la compétitivité dont s’est inspiré le gouvernement pour son crédit d’impôt de 20 milliards aux entreprises, qui avait préconisé une fiscalisation du diesel : «ça poserait un vrai problème pour l’industrie automobile française mais il est clair que le diesel a été outrageusement avantagé fiscalement, ce qui place la France dans une situation différente de celle des autres pays européens » avait-il dit.