Comme ce fut le cas pour l’électricité, le gel des tarifs autoroutiers décrété en 2015 va finir par retomber sur le portefeuille des automobilistes français, à hauteur de 500 millions d’euros sur 20 ans, a calculé l’Afer.
En 2015, l’Etat avait négocié un accord avec les concessionnaires d’autoroutes pour enrayer la hausse continue des tarifs aux péages jusqu’en 2018. Le texte prévoyait notamment un rattrapage lissé des prix sur la période suivante 2019-2023. Or, pour l’Arafer, régulateur ferroviaire et autoroutier, ce report n’est pas une bonne affaire pour les automobilistes. Il a calculé que « les usagers paieront de l’ordre de 500 millions d’euros de péages supplémentaires sur la durée restante des concessions (environ 20 ans) pour compenser le coût du décalage de cette hausse des tarifs ».
Flambée à partir de 2019 ?
L’Afer ajoute que le maintien des hausses contractuelles en p2015 aurait eu un impact moins lourd : « ce rattrapage sur cinq ans se traduit par une augmentation des péages supérieure à celle qui était normalement prévue à l’époque, soit de +0,23% à +0,82% selon les concessionnaires ». Leur répercussion sera d’autant plus douloureuse à supporter qu’elle s’ajoutera « aux hausses annuelles prévues dans les contrats entre l’État et ces sociétés, et qui sont indexées sur l’inflation ».
Le président de l’Arafer Bernard Roman évalue ainsi le gain pour les sociétés d’autoroute – ou la perte pour les usagers selon le côté où l’on se place – à « 500 millions d’euros », un chiffre qui traduit l’ampleur de flambée par rapport à la recette supplémentaire qu’aurait généré « l’augmentation contractuellement prévue en février 2015 ».
Le bras de fer entre la ministre des Transports Ségolène Royal et les opérateurs d’autoroute s’était engagé fin 2014 après qu’un rapport réalisé par l’Autorité de la Concurrence a mis en avant la situation de « rente » dont jouissait ces sociétés depuis la privatisation des infrastructures en 2006.