Le groupe publique, plombé par des pertes estimée à 5 milliards d’euros en 2014, va engager un lourd plan de restructuration qui va se traduire par la suppression de près de 4 000 postes sur trois ans.
« En France, aucun licenciement n’est envisagé et les sites de production seront préservés » a assuré le ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Areva (45 000 salariés) souhaite réduire ses frais de personnel de 15 % sur le territoire national et 18 % dans le monde d’ici à 2017. Pour atteindre cet objectif, le groupe, spécialisé dans l’énergie nucléaire (notamment dans la construction de réacteurs atomique) souhaite s’appuyer un plan de départs volontaires, prévoyant entre 3 000 et 4 000 suppression de postes en France, et jusqu’à 6 000 en comptant ses filiales étrangères.
Comment en est-on arrivé là ? Le ralentissement du marché nucléaire après l’accident de Fukushima survenu en 2011 a pesé sur la rentabilité du groupe, mais ses difficultés économiques sont aussi et surtout liées à des erreurs stratégiques antérieures, comme l’achat de mines d’uranium inexploitables en Afrique et la mauvaise évaluation des coûts engendrés par la conception de réacteurs EPR en Finlande et à Flamanville (France).
L’an dernier, le chiffre d’affaires enregistré par Areva a reculé de 8% pour s’établir à 8,3 milliards d’euros, alors que la masse salariale supporté par l’entreprise s’élevait à 3,3 milliards d’euros (dont 2,4 milliards d’euros en France).
« Le dernier plan de compétitivité du groupe (lancé fin 2011, NDLR) était essentiellement basé sur les achats et sur l’évolution des process industriels et assez peu sur les frais de personnel » a expliqué le directeur des ressources humaines d’Areva François Nogué, lors d’une réunion avec les représentants du personnel.
Rappelons que l’Etat français détient 28,93% du capital de l’entreprise. 54,37% des parts sont sous le contrôle d’un organisme public, le Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives.