François Fillon l’a décidé et annoncé ce matin : dans le match qui oppose le projet de taxe carbone à la compétitivité des entreprises, c’est cette dernière qui l’emporte. A moins d’une décision européenne, le projet de contribution climat énergie et la taxe des émissions de CO2 qu’elle suppose ne verront vraisemblablement pas le jour.
Censurée par le Conseil constitutionnel en décembre 2009, le projet de taxe carbone devait être revisité et représenté aux législateurs pour une entrée en vigueur au 1er juillet. Il n’en sera finalement rien.
François Fillon a en effet déclaré ce matin, face aux députés de la majorité, qu’il faut « que toutes les décisions prises en matière de développement durable soient analysées à l’aune de (la) compétitivité ». En d’autres termes, la taxe carbone ne verra le jour que si elle relève d’un projet européen commun.
Le discours du Premier ministre fait échos aux propos de Nicolas Sarkozy qui dans une interview accordée au Figaro Magazine mi-mars, déclarait ne pas vouloir imposer des contraintes aux entreprises françaises quand « dans le même temps, on autorise les importations venant de pays qui ne respectent aucune des règles environnementales à inonder nos marchés ».
Opposé au projet de taxe carbone depuis le début, le Medef a rapidement réagi pour se déclarer soulagé dans un communiqué, « notamment pour toute l’industrie qui n’aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité ». « La demande du Medef a été clairement entendue », ajoute l’organisation patronale.