Face à l’envolée des tarifs à la pompe, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a choisi de baisser les taxes et non de bloquer les prix. Les distributeurs sont soulagés. C’est dont l’Etat qui mettra la main à la poche, mais de façon « modeste » et « provisoire » a précisé le premier ministre.
La marge de manœuvre était serrée. Pour enrayer la flambée des prix, le gouvernement avait le choix entre trois leviers : le blocage des prix, le blocage des marges réalisées par les distributeurs ou la baisse des taxes.
C’est cette dernière option qui été retenue, la plus coûteuse pour l’Etat en cette période de disette budgétaire, mais peut-être aussi la moins dangereuse.
Risque du gel des prix du carburant
Rappelons qu’en Russie, pays producteur de pétrole, le blocage des tarifs à la pompe avait entraîné une pénurie de carburants, les compagnies pétrolières, pénalisées par des prix trop bas, préférant exporter leurs productions plutôt que d’alimenter le marché national. Les Etats-Unis privilégient encore une autre piste, pas nouvelle : le président Barack Obama propose ainsi de puiser dans les réserves dites «stratégiques» de pétrole et de les déverser sur le marché pour faire baisser la pression sur les prix.
En France, la maîtrise des marges des distributeurs, aurait, de toute évidence, été peu efficace.
Avec la baisse des taxes, le gouvernement est sûr du résultat : mais il sera « modeste » et « provisoire » a assuré le premier ministre Jean-Marc Ayrault, conscient de l’impact pour les caisses de l’Etat.
Le poids des prélèvements sur les carburants est respectivement de 57% et 49% pour le SP95 et le gazole, avec une part majoritaire de TIPCE (ex-TIPP), la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.
Quel impact pour le consommateur ?
Autant dire qu’à la pompe, la baisse sera très faible, voire à peine perceptible car le coût pour le budget de l’Etat serait énorme : un centime de taxe en moins sur l’essence, c’est un manque à gagner de 500 millions d’euros pour l’Etat.
Un temps, le gouvernement avait évoqué la possibilité de mettre en œuvre des mesures pour les plus défavorisés, notamment par l’intermédiaire d’un «chèque carburant». Mais là aussi, l’opération serait risquée en termes de popularité car elle reviendrait à exclure du dispositif une part importante des automobilistes.
Un retour de la vignette semble avoir été également abandonné.